La section ‘Débutants’ est destinée aux jeunes apprenants du secondaire/collège (12/13 ans) qui commencent leurs études de français. Cette section comprend des extraits de romans littéraires, de poèmes, de chansons, de bandes dessinées et de textes pris de Facebook et de sites jeunesse.
Les amis de l’heure présente
Ont le naturel du melon
Il en faut essayer cinquante
Avant d’en trouver un bon
Texte de la bande dessinée (Astérix chez les Bretons). (Ne pas lire le nom du personnage qui parle)
Image # 1 : (Astérix) Je suis Astérix !
(Jolitorax) Je dis, ça c’est un morceau de chance ! Je suis Jolitorax ! Secouons-nous la main !
Image # 2 : (Astérix) Jolitorax, mon cousin germain !
Image # 3 : (Astérix) Et ça , c’est Obélix, mon meilleur ami !
(Jolitorax) Secouons-nous la main !…
(Obélix) Bon.
Image # 4 : (Astérix) Obélix !
(Bruits) Bom ! Bom ! Bom ! Bom !
Image # 5 : (Obélix) Mais, c’est ce Germain qui m’a dit ….
(Astérix) (Mais ce n’est pas un Germain, c’est un Breton et il ne parle pas tout à fait comme nous !!!)
Elle s’appelle Diandra et elle a 26 ans. Elle est espagnole et vient de Madrid. Elle est née le 27 octobre. Sa profession est artiste et elle travaille à Dublin en Irlande. Elle parle espagnol, anglais et un petit peu le français. Elle aime faire du vélo, voyager et rencontrer de nouvelles personnes. Elle n’aime pas les films d’horreur et les parcs d’attraction. Elle adore son chien, manger du fromage et dessiner. Je connais Diandra depuis mes études à l’Université. C’est une personne drôle, empathique, ambitieuse et optimiste. Mais elle a aussi des défauts, elle est parfois susceptible et perfectionniste !
Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître.
Ils achètent des choses toutes faites chez les marchand.
Mais comme il n’est point de marchands d’amis,
Les hommes n’ont plus d’amis.
Pour la recette de l’amitié il vous faut:
- 150 grammes d’originalité
- 1 litre de gentillesse
- 1 cuillère à café d’humour
- 50 centilitres de bonne humeur
- 500 grammes de tolérance
Prenez un grand récipient et versez soigneusement la gentillesse.
Mélangez-le bien avec l’humour. Rajoutez généreusement l’originalité et la tolérance. Mixez bien le tout. Puis laissez longtemps reposer. Goûtez la préparation froide avec modération sinon vous allez être gentil avec tout le monde et cela n’est pas trop recommandé !
Responsable éditorial : M. Vaillant (collège Louis Lumière, Marly le Roi)
L’amitié, c’est jouer
Ensemble sans s’énerver.
Nous deux,
Nous sommes heureuses
Nous sommes amies,
Pour la vie !
Sans soucis,
Et sans cris
Ensemble unies.
Jamais on ne se séparera
Jamais cela ne se finira !
L’amitié, c’est partager
Ensemble sans se séparer.
Nous deux, nous serons ensemble
Tellement que l’on se ressemble.
À deux,
C’est mieux !
Deux sœurs,
C’est meileur !
Nous sommes fraternelles
Et se sera éternel !
Un ami,
c’est une pomme bien ronde
à garder dans les mains
les jours pointus,
les jours gelées, les jours pendus à un clou
comme un manteau mouillé,
les jours à ne pas mettre
un chien dehors.
Si nous avons des amis
Nous comptons sur nos amis
Qu’ils soient nouveaux ou anciens
On s’entend très bien
Lors de la récréation
On échange nos opinions
On est là pour s’amuser
Et rester soudés
Texte de la bande dessinée (L’île noire). (Ne pas lire le nom du personnage qui parle)
Image #1 (Milou) Encore une escale !…À quand le terminus ?
(Tintin) Nous ferons alors la traversée du Canalde Suez,. Ensuite, escale à Aden
Image #2 (Tintin) Et puis, encore une escale à Bombay, puis une à Colombo dans l’île de Ceylan.
(Milou) Ça n’en finira jamais !
Image #3 –
Image #4 (Tintin) Et puis, il y aura encore Singapour, puis Hong Kong et enfin Shanghai, but de notre voyage
Image #5 (Tintin) Quelle croisière magnifique, n’est-ce pas, Milou ?
(Milou) Tu trouves ça gai, toi,ce bateau qui avance comme un tortue et où il ne se passe rien ?…
Image #6 (“Voix off”) Arrêtez-le !… Arrêtez-le !…
Je prendrai dans les yeux d’un ami
Ce qu’il y a de plus chaud, de plus beau et de plus tendre aussi
Qu’on ne voit que deux ou trois fois durant toute une vie
Et qui fait que cet ami est notre ami
L’ami est celui qui comprend
Sans avoir besoin de paroles
D’un seul regard il nous console
De nos chagrins petits ou grands
L’ami est chaleur et lumière
Il est la flamme et le flambeau
La source qui deviant rivière
L’âme soeur le frère jumeau
Mon prochain article porte sur l’amitié. Plus précisément, sur les types d’amis. J’ai déjà quelques pistes : par exemple l’ami d’enfance, l’ami du sexe opposé, l’ami virtuel (réseaux sociaux), l’ami d’intérêt (qui est utile, c’est tout …). Donnez-moi des idées, des exemples, des définitions … J’aurais aussi besoin de témoignages pour illustrer. Je compte sur vous ! (C’est urgent !) (dimanche, à 15:10)
Tu oublies le ou la meilleur(e) ami(e) ! C’est quelqu’un qui connaît tout de notre vie, qui nous accepte comme on est ; c’est la personne à qui on dit tout et à qui on peut tout demander ; quelqu’un qu’on peut voir tous les jours sans jamais en avoir marre … Des amis comme ça, on en a un ou deux maximum ! D’autres idées : l’ami collègue, l’ami distant, l’ami « toxique » (l’ami que vous aimez bien mais qui pose toujours problème). (dimanche, à 19:17)
Tu as un ami
sur qui tu peux toujours compter
tu es riche
Tu as un ami
à qui tu peux tout confier
tu n’es plus seul
Tu as un ami
qui sait t’encourager
tu es courageux
Tu as un seul ami
qui te donne la tendresse et la chaleur
dont tu as besoin
quelqu’un t’aime
Tu as besoin de force
pour changer ta vie
et tout recommencer
tu seras fort
car ton ami sera là […]
(Source : http//www.geocites.com/serge_ric.)
Pour moi l’amitié, c’est une amie qu’on connait depuis longtemps ou pas, qu’elle soit virtuelle ou pas, ça ne change pas. Il faut juste avoir confiance en elle, et moi j’en ai deux et je vais vous en parler.
Alors j’ai une amitié avec Amandine. C’est comme une sœur pour moi et on est meilleures amies depuis quatre ans maintenant. On partage tellement de choses ensemble et je sais que je ne veux pas la perdre.
Puis j’ai une amitié virtuelle depuis le 29 mars 2020. Cette fille, je n’ai pas de mots pour la décrire. Je sais juste qu’elle me comprend aussi et j’ai juste tellement hâte de la voir …
Ces extraits sont destinés aux jeunes apprenants du français langue étrangère(niveau secondaire/collège) qui n’ont pas encore passé le brevet / Junior Cert ou équivalent.
Je voulais sortir pour aller jouer avec mes copains, mais maman m’a dit que non, qu’il n’en était pas question, qu’elle n’aimait pas beaucoup les petits garçons que je fréquentais, qu’on faisait tout le temps des bêtises ensemble et que j’étais invité à goûter chez Agnan qui, lui, est très gentil, bien élevé et que je ferais bien de prendre exemple sur lui.
Moi, je n’avais pas tellement envie d’aller goûter chez Agnan, ni de prendre exemple sur lui. Agnan, c’est le premier de la classe, le chouchou de la maîtresse, il n’est pas bon camarade, mais on ne tape pas trop sur lui, parce qu’il porte des lunettes. J’aurais préféré aller à la piscine avec Alceste, Geoffroy, Eudes et les autres, mais il n’y avait rien à faire, maman n’avait pas l’air de rigoler, et, de toute façon, moi j’obéis toujours à ma maman, surtout quand elle n’a pas l’air de rigoler.
- Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
- Que faut-il faire ? dit le petit prince.
- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près...
Le lendemain revint le petit prince.
- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après- midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le cœur. Il faut des rites.
Au premier regard
Sans un mot
Nous savions tout l’un de l’autre.
Une famille invisible
Nous réunit.
Point besoin de dire :
« Nous sommes amis. »
C’était ainsi depuis tout temps.
Une émotion ? À peine.
Pour moi, tu as toujours raison
Et moi pour toi.
Nous sommes prêts à tout l’un pour l’autre,
Tu donnes, je donne sans calcul.
Pourquoi ?
Ce plaisir léger, tenace,
Parfum, discret, pudique,
La vie.
Savez-vous ce que c’est que l’amitié ? demanda-t-il.
- Oui, répondit l’égyptienne. C’est être frère et soeur, deux âmes qui se touchent sans se confondre, les deux doigts de la main.
- Et l’amour ? poursuivit Gringoire.
- Oh ! l’amour ! dit-elle, et sa voix tremblait, et son oeil rayonnait. C’est être deux et n’être qu’un. Un homme et une femme qui se fondent en un ange. C’est le ciel.
La danseuse des rues était, en parlant ainsi, d’une beauté qui frappait singulièrement Gringoire, et lui semblait en rapport parfait avec l’exaltation presque orientale de ses paroles.
L’amitié est une force
Dont nul ne peut prétendre pouvoir se passer,
On a besoin d’amis comme on a besoin
de manger, de boire ou de dormir.
L’amitié, c’est un peu la nourriture de l’âme :
elle ravitaille le cœur, elle sustente l’esprit,
elle nous comble de joie, d’espoir et de paix.
Elle est la richesse d’une vie.
Et le gage d’une certaine idée du bonheur.
Elle m’a offert des parents m’inspirant la passion et l’intégrité, des soeurs, l’une pour me remettre dans le droit chemin, l’autre pour m’en faire dévier, ta mère, dont la gaieté et l’intelligence m’ont nourrie, ton père, un fils que j’ai pu aider à devenir un homme et qui me l’a rendu au centuple. Et puis toi, et Nina. Pour me féliciter d’avoir surmonté toutes ces épreuves en restant debout. Comme si elle m’avait dit, à partir de maintenant, et jusqu’à la fin, ta vie ne sera que rire et tendresse. Ou presque.
Au soleil
J’ai sommeil
Lou je t’aime
Mon poème
Te redit
Ce lundi
Que je t’aime
Lou Loulou
Me regarde
Ce petit loup
Se hasarde
À venir
Voir courir
Sur ma lettre
Le crayon
Voudrait être
Un rayon
Qui visite
Mon petit Lou
Vite vite
Je te quitte
Et vais vite
Sur Loulou
Ils savaient rire, tous mes amis
Ils savaient si bien partager mes jeux
Mais tout doit finir pourtant dans la vie
Et j’ai dû partir, les larmes aux yeux
Mes amis me demandaient: « Pourquoi pleurer? »
Et « Couvrir le monde vaut mieux que rester.
Tu trouveras toutes les choses qu’ici
On ne voit pas
Toute une ville qui s’endort la nuit
Dans la lumière »
Quand j’ai quitté ce coin de mon enfance
Je savais déjà que j’y laissais mon cœur
Tous mes amis, oui, enviaient ma chance
Mais moi, je pense encore à leur bonheur
à l’insouciance qui les faisait rire […]
À l’époque, Fantine était l’assistante de l’assistante de la directrice littéraire d’une grande maison d’édition. Autrement dit personne. Fantine était transparente, les gens la bousculaient sans la voir. Une miss Cellophane qui s’excusait d’exister et ne savait que faire de son corps et de son regard.
La seule qui la voyait, c’était moi. Parce que je suis romancière dans l’âme. Parce que c’est mon truc, peut-être mon seul talent, en tout cas ce que je sais faire mieux que les autres : capter chez les gens quelque chose qu’ils ignorent d’eux-mêmes.
Le lendemain, à la récré de dix heures, Kamo m’a engueulé comme du poisson pourri.
- Mais ça va pas, ma parole! T’es dingue ou quoi? Donner votre télé à Mado-Magie parce que son copain l’a quittée! Et quand le prochain s’en ira en emportant le frigo, tu lui donneras le frigo? Et la machine à laver au suivant? Mais tu vas finir dans un désert! Tu la connais, pourtant, Mado-Magie, non? Ton père a accepté?
- Il dit que de toute façon on a pas le temps de regarder la télé quand on rentre en sixième...
Kamo, c’est Kamo, mon copain de toujours. On s’est connu à la crèche. Le berceau d’à côté. C’est mon créchon. Une sorte de frangin.
Ami, j’entends bien tes maximes,
Tes avis, tes conseils, tes vœux,
Et, dans nos entretiens intimes,
J’ai même entendu tes aveux ;
Et pour tout cela mon cœur t’aime
Mais tout cela n’est pas toi-même,
Et c’est toi-même que je veux.
Il n’y a que ce garçon. Et ce loup au pelage bleu.
« Tu veux me regarder ? D’accord ! Moi aussi, je vais te regarder ! On verra bien... »
Mais quelque chose gêne le loup. Un détail stupide. Il n’a qu’un œil et le garçon en a deux. Du coup, le loup ne sait pas dans quel œil du garçon planter son propre regard. Il hésite. Son œil unique saute : droite-gauche, gauche-droite. Les yeux du garçon, eux, ne bronchent pas. Pas un battement de cils. Le loup est affreusement mal à l’aise. Son œil s’affole de plus en plus. Et bientôt, à travers la cicatrice de son œil mort, apparait une larme.
Alors le garçon fait une chose bizarre. Qui calme le loup, qui le met en confiance. Le garçon ferme un œil.
Et les voilà maintenant qui se regardent, œil dans œil, dans le jardin zoologique désert et silencieux, avec tout le temps devant eux.
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le cœur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
La véritable amitié est pure.
Elle ne recherche aucune faveur en retour.
Elle élève celui qui la donne.
La véritable amitié est généreuse.
Elle est plus forte que tous les préjugés.
Elle anoblit celui qui la donne.
La véritable amitié est fidèle.
Elle n’est pas altérée par le temps.
Elle honore celui qui la donne.
La véritable amitié est tenace.
Elle est faite de loyauté et de franchise.
Elle grandit celui qui la donne. […]
Alors tu pars ? Je pars. Il n’y a rien à faire pour te retenir ? Non. Tu vas faire quoi ? Ecrire. Sur quoi ? Sur vous, sur nous et sur ce qui vient. Qu’est-ce qui vient ? L’impensable. Daria sourit. Toi et tes mots. Dis m’en plus. […]
Je lui dis : Daria, je vais faire ce que je sais faire, je vais faire de l’anthropologie. Et comment ca se fait, l’anthropologie ? elle demande en me fixant avec ses yeux espiègles. […]
Je ne sais pas comment ça se fait Daria. Je sais comment je fais. Tu écoutes ? J’écoute. Je m’approche, je suis saisie, je m’éloigne ou je m’enfuis. Je reviens, je suis saisis, je traduis. Ce qui vient des autres, qui passe par mon corps et s’en va je ne sais où.
Tu es triste ? Je lui demande. Non, elle dit, et tu sais pourquoi. Vivre ici c’est attendre le retour. Des fleurs, des animaux migrateurs. Des êtres qui comptent. Tu es parmi eux. Je t’attendrai.
Ces textes sont destinés aux élèves seniors du lycée, apprenants du français langue étrangère, c’est-à-dire, ceux qui ont completé le brevet/ Junior Cert ou équivalent. Les textes francophones, modernes et classiques, sont tirés des romans, des chansons, des poèmes, des oeuvres philosphiques et des pièces.
Je donnerais tout, mes livres, mes encyclopédies, mes vêtements, mon ordinateur, pour qu’elle ait une vraie vie, avec un lit, une maison et des parents pour l’attendre. Je pense à l’égalité, à la fraternité, à tous ces trucs qu’on apprend à l’école et qui n’existent pas. On ne devrait pas faire croire aux gens qu’ils peuvent être égaux ni ici ni ailleurs. Ma mère a raison. C’est la vie qui est injuste et il n’y a rien à ajouter. Ma mère sait quelque chose qu’on ne devrait pas savoir. C’est pour ça qu’elle est inapte pour son travail, c’est marqué sur ses papiers de sécurité sociale, elle sait quelque chose qui l’empêche de vivre, quelque chose qu’on devrait savoir seulement quand on est très vieux. On apprend à trouver des inconnues dans les équations, tracer des droites équidistantes et démontrer des théorèmes, mais dans la vraie vie, il n’y a rien à poser, à calculer, à deviner. […] C’est du chagrin et puis c’est tout. Un grand chagrin qui ne se dissout pas dans l’eau, ni dans l’air, un genre de composant solide qui résiste à tout.
L’amitié est rare, très rare, d’où son aspect précieux et marquant. On arrive à la fin de la vie et on essaie de compter ceux que l’on considère comme de vrais amis, ceux dont la fidélité a été sans faille, ceux qui vous ont aimé tel que vous êtes, sans vous juger ni essayer de vous changer. C’est dans les épreuves, les moments difficiles et parfois décisifs, que l’amitié se révèle et se consolide, ou s’absente et tombe dans le commun de l’oubli. L’amitié est ce qui permet de désarmer la cruauté et d’affronter le mal.
Elle peut avoir existé, sincère et forte, puis se briser d’un seul coup, s’anéantir parce qu’elle aura manqué à l’un de ses principes fondamentaux, la fidélité, c’est-à-dire la constance dans la confiance, cette présence qui ne doit jamais faire défaut. Comme l’écrit Cicéron : « C’est quand la fortune varie que se montre à coup sûr l’invariable ami. » […]On agit contre quelqu’un à qui on devait fidélité, souvent par intérêt, ou par jalousie, par vengeance, par mesquinerie. Toutes ces notions sont non seulement étrangères à l’amitié mais sont sa négation absolue.
Je n’allais plus à la planque, je n’avais plus envie de voir les copains, de les écouter parler de la guerre, des villes mortes, des Hutu et des Tutsi. Avec Mme Economopoulos, nous nous asseyions dans son jardin sous un jaracanda mimosa. Sur sa table en fer forgé, elle servait du thé et des biscuits chauds. Nous discutions pendant des heures des livres qu’elle mettait entre mes mains. Je découvrais que je pouvais parler d’une infinité de choses tapies au fond de moi et que j’ignorais. Dans ce havre de verdure, j’apprenais à identifier mes goûts, mes envies, ma manière de voir et de ressentir l’univers. Mme Economopoulos me donnait confiance en moi, ne me jugeait jamais, avait le don de m’écouter et de me rassurer.
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la Terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent
Se chauffer chez moi
Et toi aussi
Tu viendras
[…]
Comme l’on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu’à mon tour je ne sois plus personne
S’il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J’oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être
Je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur
À ton bois
Nous avons d’un seul cœur entrepris un voyage ;
C’était encore hier, à peine rencontrés.
Une voix nous souffla : « Tous deux, vous partirez
Ensemble partager la joie d’un seul sillage … ».
L’amitié nous porta vers d’inconnus rivages
Sur des flots incertains maintes fois chavirés.
Si nous voguions parfois, opposant nos beauprés,
Au port se retrouvaient nos mâts au fil de l’âge.
Nos vies s’entrecroisaient aux sources de l’humain
S’attendant l’une l’autre à l’angle d’un chemin
Pour s’offrir tour à tour le miroir de soi-même.
[…]
Deux silhouettes s’élancent à travers les étroites ruelles de l’île,[…] c’est Tino et Antonia qui s’amusent. La lumière se pose sur les murs de chaque maison. […] Le linge sèche dans les jardins, il flotte, aérien, le nez au vent, tout est léger et joyeux : l’air, le soleil, les fleurs, les pommes de terre et les échalotes qui poussent dans les potagers. Les mouettes coiffées de blanc passent au-dessus de leur tête […] Antonia s’arrête un moment pour les écouter. […]On entend la mer, elle est à une quinzaine de mètres.[…]
Tino et Antonia reprennent leur course, le souffle d’air devient plus grand, plus fort, et s’agite et tourbillonne autour d’eux, ils ouvrent et ferment la bouche, l’air est tiède et salé comme la mer …. Le ciel est bleu et colossal, tout est parfait, petit et trébuchant. Le ciel peut changer de couleur et la mer se lever, les fougères onduler, les galets bouger, les enfants sont prêts à se métamorphoser. Les îliens entendent les enfants marcher, courir puis s’arrêter, ils entendent leurs rires s’élever. Les ruelles labyrinthiques se défont sous leurs pas sautillants, et tout brusquement est doré et pétillant.
Il y a un goût dans la pure amitié où ne peuvent atteindre ceux qui sont nés médiocres.
L’amitié peut subsister entre des gens de différents sexes. […] Une femme cependant regarde toujours un homme comme un homme; et réciproquement un homme regarde une femme comme une femme. Cette liaison n’est ni passion ni amitié pure : elle fait une classe à part.
L’amour naît brusquement, sans autre réflexion, par tempérament ou par faiblesse : un trait de beauté nous fixe, nous détermine. L’amitié, au contraire, se forme peu à peu, avec le temps, par la pratique, par un long commerce. Combien d’esprit, de bonté de cœur, d’attachement, de services et de complaisance dans les amis, pour faire en plusieurs années bien moins que ne fait quelquefois en un moment un beau visage ou une belle main !
Le temps, qui fortifie les amitiés, affaiblit l’amour.
Même si, ça serait un drame de la perdre
Pour un pote, je pourrais quitter la plus belle femme de la Terre
Lui laisser le choix du nom de mon futur gosse
Partir six mois, apprendre le Chinois en Écosse
Je pourrais, dire non le jour de mon mariage s’il me demande
Quitter une femme aimante, et partir d’ici s’il m’emmène
[…]
Je m’y attache c’est pour pas qu’il me lâche
Je le suivrai jusqu’au au bout du monde, mais il ne faut pas qu’il le sache
Je pourrais sortir le katana, pour un pote
Dormir avec des piranhas, pour un pote
Ouvrir un bar dans le Sahara, pour un pote
Lui dire ça va si ça va pas, pour un pote
Prendre le premier avion pour Rio, pour un pote
Lui garder un rein dans le frigo, pour un pote
Je pourrais faire le tour de la Terre, mentir à sa mère
Je pourrais, je pourrais, je pourrais …..
Tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d’univers
ma danse carrée des quatre coins d’horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
mon murmure de jours à mes cils d’abeille
mon eau bleue de fenêtre
dans les hauts vols de buildings
mon amour
de fontaines de haies de ronds-points de fleurs
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
à cause de toi
mon courage est un sapin toujours vert
et j’ai du chiendent* d’achigan** plein l’âme […]
(*un chiendent : une mauvaise herbe. **Achigan : Poisson d’eau douce d’Amérique du Nord)
C’était un grand garçon de dix-sept ans environ. Je ne vis d’abord de lui, dans la nuit tombante, que son chapeau de feutre de paysan coiffé en arrière et sa blouse noire sanglée d’une ceinture comme en portent les écoliers. Je pus distinguer aussi qu’il souriait … Il m’aperçut, et, […] “Viens-tu dans la cour ?”, dit-il. […]et j’allai vers lui. Nous sortîmes par la porte de la cuisine et nous allâmes au préau, que l’obscurité envahissait déjà. À la lueur de la fin du jour, je regardais, en marchant, sa face anguleuse au nez droit, à la lèvre duvetée. […] Il tenait à la main une petite roue en bois noirci; un cordon de fusées déchiquetées courait tout autour ; ç’avait dû être le soleil ou la lune au feu d’artifice du Quatorze Juillet. “Il y en a deux qui ne sont pas parties : nous allons toujours les allumer”, dit-il […] Un instant après, ma mère qui sortait sur le pas de la porte,[…], et elle put m’apercevoir, l’espace d’une seconde, dressé dans la lueur magique tenant par la main le grand gars nouveau venu et ne bronchant pas (…) L’arrivée d’Augustin Meaulnes, qui coïncida avec ma guérison, fut le commencement d’une vie nouvelle.
L’amitié ! quel nom ravissant !
Tout poète, depuis Homère,
Chante l’amitié, la chimère
La plus chère à l’esprit qui sent !
Que ton avis soit caressant,
Ami ; jamais de voix amère :
Sois semblable à la bonne mère,
Grondant son fils et l’embrassant.
Garde qu’un mot aigre, âme aimante,
Ne tombe en l’amitié charmante,
Breuvage dont la douceur plaît.
Souviens-toi que la moindre goutte
D’acide, quand elle y dégoutte,
Fait vite aigrir le plus doux lait !
Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » […]
Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l’un à l’autre.
Unissons nos forces, nos rêves, nos espoirs,
Peuples de tous horizons, de tous territoires,
Tissons ensemble la grande chaîne,
Qui relie les cœurs, efface les peines.
Au-delà des mers, des montagnes et des plaines,
Dans chaque langue, dans chaque culture,
La solidarité se dessine, sereine,
Comme un fil d’or, une douce couture.
Elle n’a pas de couleur, ni de drapeau,
Elle est la main qui se tend, le sourire qui rassure,
Elle est l’écho des rires, le silence des maux,
Qui traverse les âges, qui jamais ne s’épure.
Les peuples se lèvent, unis par ce lien,
Qui transcende la haine, qui apaise les guerres, Ils marchent ensemble vers un destin commun,
Portés par la force de cette terre.
Car dans chaque regard, chaque souffle, chaque mot,
Se cache la promesse d’un monde meilleur,
Un monde où les peuples, solidaires, côte à côte,
Avancent ensemble, unis par le cœur.
Oublions les querelles, les rancunes, les peurs,
Et laissons fleurir cette fraternité, Dans la lumière d’un nouvel espoir,
Pour que vive la solidarité
La vie des quatre jeunes gens était devenue commune ; d’Artagnan, qui n’avait aucune habitude, puisqu’il arrivait de sa province et tombait au milieu d’un monde tout nouveau pour lui, prit aussitôt les habitudes de ses amis [….] L’amitié qui unissait ces quatre hommes, et le besoin de se voir trois ou quatre fois par jour, soit pour duel, soit pour affaires, soit pour plaisir, les faisaient sans cesse courir l’un après l’autre comme des ombres ; et l’on rencontrait toujours les inséparables se cherchant du Luxembourg à la place Saint-Sulpice ou de la rue du Vieux-Colombier au Luxembourg. En attendant, les promesses de M. de Tréville allaient leur train. Un beau jour, le roi commanda à M. le chevalier des Essarts de prendre d’Artagnan comme cadet dans sa compagnie des gardes. D’Artagnan endossa en soupirant cet habit, qu’il eût voulu au prix de dix années de son existence troquer contre la casaque de mousquetaire.
Les hommes sont frères, et pourtant,
Ils vivent séparés par des frontières,
Des murs dressés par l’ignorance,
Des barrières de haine, des barrières de fer.
Mais dans le cœur des justes,
Brille une flamme claire,
Un feu de solidarité,
Qui refuse de se taire.
Les mains tendues à travers l’espace,
Se joignent pour bâtir des ponts,
Et chaque geste, chaque sourire,
Est une pierre posée pour l’union.
La solidarité est une chanson,
Que chantent les âmes éprises de liberté,
Elle traverse les montagnes, les océans,
Pour unir les peuples en fraternité.
C’est le cri de ceux qui souffrent,
C’est l’écho des opprimés,
Qui trouvent dans la solidarité,
La force de continuer à lutter.
Peuples du monde, entendez cet appel,
Que vos différences soient votre richesse,
Et non des murs infranchissables,
Mais des portes ouvertes, des mains tendues.
Que la paix guide vos pas,
Que l’amour soit votre chemin,
Et que la solidarité entre les peuples,
Soit le phare qui éclaire vos lendemains.
Il y a de merveilleuses joies dans l’amitié. On le comprend sans peine si l’on remarque que la joie est contagieuse. Il suffit que ma présence procure à mon ami un peu de vraie joie pour que le spectacle de cette joie me fasse éprouver à mon tour une joie ; ainsi la joie que chacun donne lui est rendue ; en même temps des trésors de joie sont mis en liberté, et tous deux se disent : « J’avais en moi du bonheur dont je ne faisais rien. »
La source de la joie est au-dedans, j’en conviens ; et rien n’est plus attristant que de voir des gens mécontents d’eux et de tout, qui se chatouillent les uns aux autres pour se faire rire. Mais il faut dire aussi que l’homme content, s’il est seul, oublie bientôt qu’il est content ; toute sa joie est bientôt endormie ; il en arrive à une espèce de stupidité et presque d’insensibilité. Le sentiment intérieur a besoin de mouvements extérieurs.
(ALCESTE)
Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode
Qu’affectent la plupart de vos gens à la mode ;
Et je ne hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations,
Ces affables donneurs d’embrassades frivoles,
Ces obligeants diseurs d’inutiles paroles,
Qui de civilités avec tous font combat,
Et traitent du même air l’honnête homme, et le fat.
Quel avantage a-t-on qu’un homme vous caresse ?
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsqu’au premier faquin, il court en faire autant ?