Concours de lecture francophone 2022
À vos livres, prêts, partez … lisez la langue de Molière !
These brief excerpts feature here for the educational purpose of allowing non-native second-level students of French in schools in the Republic of Ireland to discover and read literature in French within the context of this francophone competition. They should be used only for this purpose and within this context.
Extraits
Extraits Débutants (1ère année) – choix de 5 textes
Extrait 1ère année #1
Le chat ouvrit les yeux
Le soleil y entra
Le chat ferma les yeux
Le soleil y resta
Voilà pourquoi le soir
Quand le chat se réveille
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil
Le chat et le soleil de Maurice Carême (poème)
Extrait 1ère année #2
Mon cartable a mille odeurs
Mon cartable sent la pomme
Le livre, l’encre, la gomme
Et les crayons de couleur….
Les cowboys et les noisettes
La craie et le caramel
Les confettis des fêtes
Les billes remplies de ciel
Mon cartable de Pierre Gamarra (poème)
Extrait 1ère année #3
Dans Venise la rouge
Pas un bateau qui bouge
Pas un pêcheur dans l’eau
Pas un falot…
Seul assis à la grève
Le grand lion soulève
Sur l’horizon serein
Son pied d’airain
Venise de Alfred Musset (poème)
Extrait 1ère année #4
J’ai dans mon cartable
(C’est épouvantable !)
Un alligator
Qui s’appelle Hector.
J’ai dans ma valise
(Ça me terrorise !)
Un éléphant blanc
Du nom de Roland.
Locataires de Jean-Luc Moreau (poème)
Extrait 1ère année #5
Mais à quoi jouent les crayons
Pendant les récréations ?
Le rouge dessine une souris,
Le vert un soleil,
Le bleu dessine un radis,
Le gris une groseille.
Le noir qui n’a pas d’idée,
Fait de gros pâtés.
Voilà les jeux des crayons
Pendant les récréations.
Les crayons de couleur de Corinne Albaut (poème)
Extraits Junior (2e année, 3e année) – choix de 6 textes
Extrait Junior (2e/3e année) #1
La petite fille dans le train vers Paris, montée avec sa mère vers Achères- Villes, avait des lunettes de soleil en forme de cœur, un petit panier de plastique tressé vert pomme. Elle avait trois ou quatre ans, ne souriait pas, serrant contre elle son panier, la tête droite derrière ses lunettes. Le bonheur absolu d’arborer les premiers signes de « dame » et de posséder des choses désirées.
Journal de dehors d’Annie Ernaux (roman)
Extrait Junior (2e/3e année) #2
Par les deux fenêtres qui sont en face de moi, les deux fenêtres qui sont à ma gauche et les deux fenêtres qui sont à ma droite, je vois, j’entends d’une oreille et de l’autre tomber immensément la pluie. Je pense qu’il est un quart d’heure après midi : autour de moi, tout est lumière et eau. Je porte ma plume à l’encrier, et jouissant de la sécurité de mon emprisonnement, intérieur, aquatique, tel un insecte dans le milieu d’une bulle d’air, j’écris ce poème.
Connaissances de l’est de Paul Claudel (poème)
Extrait Junior (2e/3e année) #3
Pour l’instant je suis dans ma chambre. Mon cartable est prêt pour demain. G.P. croit que je dors. G.P., c’est Grand-Papa… Après le repas du soir, G.P. travaille dans son bureau. Le matin, on avale notre petit déjeuner tous les deux, dès que Julia arrive. Ensuite je prends le bus avec Nelly et Loulou, des voisins, pour aller au collège à Clermont.Je suis en sixième. Je mange à la cantine. À cinq heures dix, on reprend le bus. Si G.P. est là lorsque je rentre. Il vient me faire une bise et pose des questions sur mon travail.
La plus grande lettre du monde de Nicole Schneegans (lettre-fleuve)
Extrait Junior (2e/3e année) #4
J’ai vu le menuisier
Tirer parti du bois
J’ai vu le menuisier
Comparer plusieurs branches
J’ai vu le menuisier
Caresser la plus belle
J’ai vu le menuisier
Rapprocher le rabot
J’ai vu le menuisier
Donner la juste forme
Tu chantais, menuisier
En assemblant l’armoire
Je garde ton image
Avec l’odeur du bois
Moi, j’assemble des mots
Et c’est un peu pareil
Terre à bonheur de Eugène Guillevic (poème)
Extrait Junior (2e/3e année) #5
Peindre d’abord une cage
Avec une porte ouverte
Peindre ensuite
Quelque chose de joli
Quelque chose de beau
Quelque chose d’utile
Pour l’oiseau
Placer ensuite la toile contre un arbre
Dans un jardin
Dans un bois
Ou dans une forêt
Se cacher derrière l’arbre
Sans rien dire
Sans bouger
Parfois l’oiseau arrive vite
Mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider
Pour faire le portrait d’un oiseau de Jacques Prévert (poème)
Extrait Junior (2e/3e année) #6
– Un radar ? questionne Malou, la brune
Et Jim, dont le papa est physicien, explique – Un radar, c’est une machine qui voit, qui entend de très loin, avant tout le monde, les avions qui approchent.
Malou demandera le soir à Nicolas, son grand frère, qui est si fort en calcul, de bien lui faire comprendre ce mot-là. Malou a plein de cheveux avec des boucles jusqu’aux épaules. Elle pense que c’est bête et injuste. Ses oreilles à elle sont courtes et mignonnes. Elle serait fière de les montrer.
Grandes oreilles, tout oreilles d’Andrée Chedid (roman)
Extraits Seniors et Transition Year (4e année, 5e année, 6e année) – choix de 11 textes
Les extraits sont les mêmes pour ces 2 groupes qui seront jugés séparamment.
Extrait Seniors et Transition Year #1
Angélique : Ah ! Quelle surprise agréable, mon père ! Puisque par un bonheur extrême le Ciel vous redonne à mes vœux, souffrez qu’ici je me jette à vos pieds pour vous supplier d’une chose. Si vous n’êtes pas favorable au penchant de mon cœur, si vous me refusez Cléante pour époux, je vous conjure, au moins, de ne me point forcer d’en épouser un autre. C’est toute la grâce que je vous demande.
Le malade imaginaire de Molière (pièce)
Extrait Seniors et Transition Year #2
J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ;défense était de les faire épousseter sauf une fois l’an, avant la rentrée d’octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les rêverais, ces pierres levées, droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait…
Les mots de Jean-Paul Sartre (roman)
Extrait Seniors et Transition Year #3
J’étais enfant et je jouais près de la case de mon père. Quel âge avais-je en ce temps-là ? Je ne me rappelle pas exactement. Je devais être très jeune encore: cinq ans, six ans peut-être. Ma mère était dans l’atelier, près de mon père, et leurs voix me parvenaient, rassurantes, tranquilles, mêlées à celles des clients de la forge et au bruit de l’enclume.
Brusquement j’avais interrompu de jouer, l’attention, toute mon attention, captée par un serpent qui rampait autour de la case, qui vraiment paraissait se promener autour de la case; et je m’étais bientôt approché.
L’enfant noir de Camara Laye (roman)
Extrait Seniors et Transition Year #4
Je ne connaissais rien ; il allait me montrer Paris, le luxe, la vie facile. Je crois bien que la plupart de mes plaisirs d’alors, je les dus à l’argent : le plaisir d’aller vite en voiture, d’avoir une robe neuve, d’acheter des disques, des livres, des fleurs. Je n’ai pas honte encore de ces plaisirs faciles, je ne puis d’ailleurs les appeler faciles que parce que j’ai entendu qu’ils l’étaient. Je regretterais, je renierais plus facilement mes chagrins ou mes crises mystiques. Le goût du plaisir, du bonheur représente le seul côté cohérent de mon caractère.
Bonjour tristesse de Francoise Sagan (roman)
Extrait Seniors et Transition Year #5
Hier, après le dîner, Papa nous a regardés, l’air fâché, et il a dit :
– Écoutez-moi bien ! Cette année, je ne veux pas de discussions, c’est moi qui décide ! Nous irons dans le Midi. J’ai l’adresse d’une villa à louer à Plage-les-Pins. Trois pièces, eau courante, électricité. Je ne veux rien savoir pour aller à l’hôtel et manger de la nourriture minable .
– Eh bien, mon chéri, a dit Maman, ça me paraît une très bonne idée.
– Chic ! j’ai dit et je me suis mis à courir autour de la table, parce que quand on est content, c’est dur de rester assis.
Les vacances du Petit Nicolas, d’après Sempé / Goscinny (nouvelle)
Extrait Seniors et Transition Year #6
C’est bien de lire un livre qui fait peur. On est dans sa chambre, c’est l’hiver. Les volets sont fermés. On entend le vent qui souffle au-dehors. Les parents sont allés se coucher, eux aussi. Ils croient qu’on a éteint depuis longtemps. Mais on n’a vraiment pas envie de dormir. On a juste gardé la lumière de la petite lampe de chevet, qui fait un cercle jusqu’au milieu des couvertures. Au-delà, l’obscurité de la chambre est de plus en plus mystérieuse.
On a hésité longtemps avant de choisir le livre.
C’est bien de Philippe Delerm (conte)
Extrait Seniors et Transition Year #7
Lustucru s’asseyait dans un grand fauteuil, devant la fenêtre ouverte, et passait la journée à regarder la voisine d’en face, une certaine madame Michel, qui vivait seule dans une maison aux volets verts, avec son chat pour toute compagnie. À force de la regarder, comme ça, tous les jours, il en devint amoureux. Un beau dimanche après la messe, il acheta un bouquet, mit son bel habit noir, sa cravate et ses gants, puis traversa la rue et fit sonner chez la voisine. Celle-ci vint lui ouvrir.
La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca de Pierre Gripari (conte)
Extrait Seniors et Transition Year #8
Le Papet y vivait tout seul, avec une vieille servante sourde et muette, et,de plus, têtue comme un âne rouge : elle feignait de n’avoir pas compris les ordres qui ne lui plaisaient pas, et n’en faisait qu’à sa tête. Il la supportait à cause de ses talents de cuisinière et de son grand courage au travail. Surtout, il n’y avait pas à craindre qu’elle écoutât aux portes, ni qu’elle fit des commérages.
Jean de Florette de Marcel Pagnol (roman)
Extrait Seniors et Transition Year #9
Le travail était dur. Et j’avais remarqué une autre injustice : pour une tâche identique, une femme touchait un salaire bien inférieur à celui de l’homme, parfois de l’ordre de la moitié. Je le dis également à mon oncle. J’aimais, ainsi, discuter avec lui et il était ravi de voir que je m’intéressais à ses idées, contrairement à ma tante qui grommelait que ce n’étaient pas des affaires de femmes, et à ma cousine que tout cela laissait indifférente.
La courée de Marie-Paul Armand (roman)
Extrait Seniors et Transition Year #10
Je regardai donc cette apparition avec des yeux tous ronds d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert à mille milles de toute région habitée.
Mais … qu’est-ce que tu fais là ?
Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse :
S’il te plaît, dessine-moi un mouton.
Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry (roman)
Extrait Seniors et Transition Year #11
Enya avait émigré l’an dernier. Elle avait trouvé un travail dans un bar de Soho. La vie ici était si chère qu’elle avait dû partager un studio avec trois étudiants qui, comme elle, faisaient de petits boulots par-ci, par là. Enya n’étudiait plus depuis longtemps.
Le restaurateur sud-africain qui l’employait ayant eu le mal du pays, il avait fermé boutique. Depuis, un travail dans une boulangerie le matin, un poste à la caisse d’un fast-food à l’heure du déjeuner et des distributions de prospectus en fin de journée lui avaient permis de vivre. Sans papiers, son lot était la précarité.
Mes amis, mes amours de Marc Levy (roman)